Conférence
la gratitude une puissance transformatrice -

Je commencerais par cette phrase extraite du livre de Nicolas D’Hueppe : « 53 minutes, survivre et renaître »

« Mettre mon énergie à identifier les éléments positifs de ma vie et à faire preuve de gratitude plutôt que de la dépenser à contrôler les événements imprévisibles me paraît désormais un très bon investissement »

 

La question se pose alors très simplement : mais comment fait-on ?

Ce n’est pas si facile, face aux événements, nous avons naturellement des mécanismes de réactions naturelles qui peuvent bloquer notre capacité à identifier les éléments positifs. Plus encore à reconnaître le positif lors de situations difficiles ou stressantes.

Nous pouvons avoir tendance à fuir : j’ai connu personnellement des événements douloureux dans ma vie : comme la mort de ma fille, Zoé et j’ai mis un gros couvercle par-dessus pendant des années.

Nous pouvons avoir tendance à être tétanisé, impuissant. J’ai connu une période d’éco-anxiété il y a 2 ans, lors de mon engagement à la CEC, impactante pour mon équilibre et ma vie personnelle.

Nous pouvons avoir tendance à lutter, nous battre, nous mettre en hyperactivité : je me suis engagé professionnellement, pleinement, trop ?  Je me suis laissé emporter par l’enthousiasme de mon métier d’accompagnant en transitions humaines et environnementales, avec l’ambition de sauver le monde…Perte de lucidité !

 

Alors, commençons par définir la gratitude :

Nous trouvons couramment les définitions suivantes :

  1. Lien de reconnaissance envers quelqu’un dont on est l’obligé à l’occasion d’un bienfait reçu ou d’un service rendu.
  2. Sentiment de reconnaissance et d’affection envers quelqu’un. Affectueuse, touchante gratitude ; un regard plein de gratitude

On voit émerger ici deux notions fortes, le lien et la reconnaissance pour un bienfait reçu, encore faut-il identifier le bienfait et savoir ressentir la reconnaissance pour ensuite créer le lien.

Mais, je suis plus sensible à la définition de la gratitude de Robert Emmons, Psychologue,

  1. « Un vif sentiment d’émerveillement, de la reconnaissance et de l’appréciation de la vie »

Je trouve dans cette définition les ingrédients que je vais développer dans cet article

 

Mais, peut-être avant de poursuivre la lecture, sauriez-vous ressentir une gratitude maintenant :

Je vous propose le petit exercice suivant :

  1. Reconnaissez un événement, une personne, un lieu, un objet que vous considérez comme un bienfait reçu ou qui vous a offert un bienfait.
  2. Ressentez dans votre cœur de la gratitude
  3. Exprimez, pour vous-même, votre gratitude envers cet événement, personne, lieu, objet
  4. Evaluez comment vous vous sentez, que ressentez-vous après cet exercice de gratitude

Lors de mes conférences, je fais partager, en petit groupe, ces reconnaissances de gratitudes, les témoignages sont toujours très éloquents : Une énergie qui circule, de la joie, une connexion aux autres, un flow positif, un lien cœur à cœur, etc…

Alors finalement, pourquoi ne sommes-nous pas davantage connectés à la gratitude ?

 

Je vous partage ici un 1° truc/tips utile pour renforcer votre capacité à éprouver de la gratitude :

Il s’agit d’écrire son journal de gratitude

Notez chaque soir : « Que s’est-il passé aujourd’hui qui me rend heureux ou reconnaissant ».

Il y a 3 intérêts à cet exercice : Vous allez ainsi remarquer qu’il y a des éléments positifs à noter pour chacune de vos journées, même les plus difficiles, et de plus cette question va diriger votre esprit, va le formater neurologiquement, en stimulant les zones du cerveau en lien avec l’empathie. Lorsque l’on prend l’habitude de tenir ce genre de journal on entraine plus facilement et rapidement son esprit à remarquer les aspects positifs dans notre vie.

 

La gratitude n’est pas une émotion :

Joie, plaisir, satisfaction, peur ou tristesse, etc… sont des émotions. Alors que la gratitude n’est pas une émotion qui apparait spontanément.

La gratitude demande à être posée en conscience, c’est un acte volontaire conscient au départ et qui deviendra inconscient s’il est entrainé comme une compétence.

Pour cela, considérons que la gratitude regroupe deux aspects : nous les appellerons les 2A

  • L’Appréciation, où l’on ressent comme positif ce qui s’est passé
  • L’Attribution, où l’on reconnait le rôle de quelqu’un ou de quelque chose dans ce qui est arrivé

 

Voyons maintenant, les aspects positifs d’être dans ce sentiment de gratitude :

  • Les études révèlent que ce qui fait la différence entre ceux qui sombrent du côté obscur (alcool, drogue, dépression, et cetera) et ceux qui rayonnent et deviennent encore plus inspirants réside dans l’aptitude à éprouver de la gratitude
  • Nous augmentons notre faculté psychologique à garder notre équilibre et notre calme sur les flots houleux. La gratitude renforce la résilience.
  • La gratitude est une émotion sociale. Elle fait ressortir notre côté chaleureux et notre bonne volonté envers les autres.
  • La gratitude aide à la coopération, les études montrent que l’on est plus susceptible d’aider ceux envers qui nous nous sentons reconnaissants, ce qui entraine une spirale positive d’entraide. L’Expérience de Alice Isen est intéressante en ce sens : une pièce de monnaie laissée dans cabine téléphonique (l’étude date un peu !), et c’est un appel gratuit pour la personne. Puis un complice de la chercheuse renverse ses papiers devant cette personne lorsqu’elle sort de la cabine et celle-ci va plus naturellement donner son aide pour ramasser contrairement à une personne n’ayant pas trouvé de pièce.
  • La gratitude, en encourageant des sentiments de confiance, va à l’encontre de l’insécurité : « la gratitude nous informe qu’il y a des gens autour de nous qui ont notre bien être à cœur, ce qui nous motive pour développer notre capital social par la réciprocité »
  • La gratitude et la confiance se nourrissent mutuellement

 

Et comment amener encore plus de gratitude dans votre vie :

Selon l’ouvrage de Michel Maxime Egger, Elis Wattelet et Tylie Grosjean; « Reliance, manuel de transition intérieure » Nous pouvons la décrire comme un mouvement en 5 temps qui mobilisent la tête, le cœur et les mains :

  • Recevoir les bienfaits comme des dons
  • Être touchés par eux
  • Les intérioriser
  • En reconnaître la source
  • Y répondre par une parole, un acte ou un geste librement consenti

Ces 5 étapes permettent de se satisfaire de ce que l’on a déjà plutôt que qu’à envier ce que l’on n’a pas et s’en plaindre. Plutôt qu’au renoncement, la gratitude invite au contentement
En ce sens elle participe du chemin vers la sobriété heureuse prônée par Pierre Rabhi comme antidote à notre société de consommation détruisant le vivant sur la Terre.

Pour écrire cela, ils prennent des sources dans le processus du « Travail qui Relie », un processus en 4 étapes initié par Joanna Macy et que j’affectionne particulièrement de guider dans mes ateliers. La première étape est justement en lien avec la gratitude, puisqu’il s’agit de s’ancrer, s’enraciner dans la gratitude comme un socle soutien pour nous déployer dans la vie. Sans ce socle, il est difficile de rester engagé et apaisé face aux enjeux sociétaux et environnementaux, et plus basiquement dans sa vie quotidienne personnelle et professionnelle.

 

On peut noter que la gratitude est profondément liée à l’émerveillement. L’émerveillement est d’abord une affaire de disposition intérieure et de regard :

« S’émerveiller, c’est oublier tous les savoirs, tous les systèmes » clame le philosophe Bertrand Vargely…

C’est être là, face au monde, comme au premier jour, comme au premier instant, pur neuf, nu et regarder, regarder jusqu’au moment où les apparences basculent. Alors on est foudroyé par ce simple fait : il y a de « l’être ».

L’une des clés pour y accéder, c’est l’attention et la présence à l’ici et maintenant pour sortir de nos préoccupations, tracas, habitudes, pensées, projets et autre chose à faire. C’est par des moments de méditation, de centrage avec cette disposition d’esprit particulière que permettent les outils de pleine conscience.

 

C’est le moment de vous partager le 2° truc/tips :

Réservez dans vos journées des moments pour arrêter de faire quelque chose.

Quelques instants pris sur votre quotidien pour prendre le temps de vous connecter à vos sensations physiques, vos ressentis corporels. C’est essentiel d’aller ainsi contacter vos sensations liées à votre respiration. Suivre simplement le rythme du souffle quelques instants. Cela vous aidera à amener plus de conscience dans votre vie, et de là plus de conscience à votre sensibilité, à vos émotions. Et ainsi une plus grande capacité à vous émerveiller, à goûter ce qui est présent en vous et autour de vous. Nul besoin d’y passer des heures pour commencer, simplement, régulièrement, vous offrir ce temps de recentrage.

 

La spiritualité et la gratitude ou comment la gratitude est une puissance transformatrice :

Je rends hommage ici aux écrits et aux enseignements de Jean-Yves Leloup qui nous partage que l’accomplissement, la plénitude de l’être humain c’est la louange. L’homme n’est pas fait seulement pour la réussite matérielle, sociale, psychologique ou intellectuelle, il est fait pour la joie, la célébration et l’action de grâces.

C’est sa nature, c’est-à-dire qu’à la gratuité de son existence, gratuit puisqu’il est en vie malgré lui, comme une offrande, il répond par la gratitude.

On voit bien que l’impossibilité à remercier, à se réjouir, à aimer est la pire des souffrances.

L’être humain va au bout de lui-même lorsqu’il est capable de gratuité, de louange désintéressée, d’action de grâces. « Il fleurit alors comme la rose sans pourquoi. »

Si devenir un être humain, c’est devenir capable d’amour et de louange, il y a sans doute peu d’être pleinement humains. La louange c’est découvrir que tout nous est donné, que tout est grâce. C’est la gratitude qui répond à cette grâce.

Luis Ansa dans son livre « la voie du sentir » nous enseigne également de belles choses sur la gratitude :

« Dieu est très impuissant, vous savez.  Il ne peut pas pénétrer dans le monde humain si les humains ne le captent pas »

Luis nous interpelle en écrivant qu’à force d’être dans la sensation, dans le rappel sensitif, le cerveau se calme. Car l’unique chose dont le cerveau a peur, c’est d’être nié. Et dans un état sensitif il n’est pas nié, il est juste désactivé

Et pour capter, c’est à chacune et chacun de trouver son chemin. Personnellement, je suis engagé depuis 3 ans un parcours chamanique et je vois comment les chamans semblent aussi heureux, lorsque nous leur posons la question il répondent : « parce que nous vivons dans un état permanent de gratitude envers la vie »

Quand je suis allé en diète au Pérou en 2023, j’ai remarqué comment, chaque matin, il était possible d’entrer tout de suite dans un état de gratitude en prenant la sensation de mon corps. C’était pour être en « contact ». C’est ce contact qui est fondamental. Alors qu’est-ce qui nous empêche de faire cela chaque jour dans notre quotidien, d’en faire une routine ?

Luis nous rappelle les choses simples : Chaque fois que je me réveille le matin je dis « merci à la vie » quand je me couche je dis « merci au sommeil » qui me permet de me régénérer, quand je mange je dis « merci à la nourriture », quand je suis avec ma femme « merci à l’amour ».  Ensuite je ne vais pas râler parce que je veux être encore plus heureux. Que faut-il de plus ? mais on veut toujours plus, toujours plus

Mais pour cela, pour permettre pleinement cet élan, je ne peux avoir de la gratitude que pour ce que je suis, pas pour ce que je pourrais être. Je vise ce que je suis aujourd’hui et j’avance avec ce que je suis aujourd’hui.

Vous devez trouver votre propre identité, pas la mienne la vôtre

Il s’agit de vous libérer de vous-même. S’étudier soi-même, c’est observer comment on se comporte. C’est cela le travail intérieur. Regardez comment vous vous comportez avec un garçon de café, avec votre collègue de travail, avec votre femme ou votre mari, avec les personnes que vous côtoyez. Dans ce travail, l’introspection n’est pas recommandable, parce que c’est en situation, c’est dans les actes que l’on voit qui on est.

 

Le mot de la fin :

Nous avons le choix, c’est notre liberté, de nous installer dans un sentiment permanent de gratitude pour goûter ce qui va bien dans notre vie. Et la possibilité nous est offerte de partager cette gratitude, de la diffuser autour de nous en remerciant des dons que nous recevons.

Et je terminerai par cette citation de Luis Ansa :

« La gratitude, c’est la partie cachée de l’amour, elle est dans l’ombre de l’amour. »

 

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